Trouver un pseudo est un défi qui mérite réflexion pour de nombreux artistes peintres œuvrant dans les Arts Plastiques.
Vous êtes en recherche d’inspirations sur le sujet ?
A cette occasion, amylee.fr a rencontré l’artiste peintre Zamakoy, au pseudo très emblématique, qui vit et peint à la Réunion. Il nous explique sa démarche et ses choix. Un échange super enrichissant, et une interview très expressive, un peu comme les tableaux de Zamakoy finalement !
Comment choisir son pseudo d’artiste ?
La recherche d’un pseudo demande une petite introspection.
En effet, un pseudo d’artiste peintre ou de sculpteur est une signature, une carte de visite, un tatouage, une ADN, une porte vers un monde intérieur, une marque, mais surtout une référence qui représente un art, un style, des couleurs.
L’enjeu est important car il aura un impact sur la façon dont les internautes perçoivent l’artiste mais aussi sur sa crédibilité et sa notoriété. Le pseudo représente l’artiste, son activité, et son portfolio. Même s’il est néanmoins possible de le changer, ce dernier va accompagner l’artiste durant de nombreuses années. Par conséquent, il vaut mieux l’apprécier et pouvoir l’assumer sans détourner le regard.
BON A SAVOIR
Il existe plusieurs sites web générateurs (ici) d’idées inspirantes pour faciliter trouver un nouveau surnom.
Inspirations pour orienter la réflexion
Ci-dessous, voici quelques points utiles pour une meilleure prise de conscience.
- Être au point sur votre art et votre artiste
- Choisir un nom court qui reste facile à prononcer et à retenir
- Penser à un pseudo qui reflète un sens, une histoire, des émotions
- Utiliser un mot qui facilite la mémorisation.
- Éviter les jeux de mots improbables ou ridicules, les effets de modes, les mots qui se ringardisent ou vieillissent mal. Ex : mimil004210
- Penser au public ciblé. Je connais des artistes qui ont trouvé un pseudo pour faciliter la prononciation au public anglais
- Toujours vérifier que le pseudo ne soit pas déjà utilisé avant de lancer un site web ou une page sur les réseaux sociaux
- Opter pour un pseudo qui n’enferme pas dans une seule activité. Ex : Amylee Pouring
BON A SAVOIR
Les pseudos abstraits, qui ne correspondent à rien, sont difficilement mémorisables. A l’inverse ceux liés à une image ou à une signification jouissent d’une meilleure mémorisation.
Le pseudo, c’est tout de même mieux quand on partage l’expérience d’un artiste.
Merci à Zamakoy d’avoir accepté mon interview!
Interview de l’artiste Zamakoy
Peux-tu nous présenter ton art et ton artiste?
Zamakoy – Bonjour Amylee. J’ai 60 ans (paraît-il mais j’ai du mal à le croire) et depuis toujours je suis un créatif visuel. Je suis né à Marseille et j’habite l’île de la Réunion depuis 36 ans.
Quand j’étais petit j’adorais dessiner, puis vers l’âge de 15 ou 16 ans je me suis mis à la photo, que j’ai vraiment pratiqué à fond jusqu’aux environs de mes 30 ans (j’ai même participé à la création d’une agence de presse photo ici à la Réunion).
A 30 ans, je me suis mis à créer des dessins de T-shirts, je n’ai jamais arrêté depuis, j’ai même monté un gros atelier de sérigraphie textile, nous imprimions des T-shirts pour nos marques et aussi pour les gros et les petits annonceurs publicitaires, ce qui fait qu’outre la sérigraphie, j’ai pratiqué Photoshop et la création graphique quotidiennement pendant une bonne dizaine d’années.
En 2008, après avoir vendu l’entreprise, et jusqu’en 2017, j’ai repris ce qui était mon premier métier : instit’ de maternelle ! Et j’avoue que j’étais un peu jaloux de mes petits élèves quand ils mettaient leur tablier et se lançaient dans de grandes œuvres picturales à la gouache. Ils se régalaient et moi je me disais « quels veinards ! » mais curieusement, je n’ai jamais eu l’idée de faire comme eux en rentrant chez moi.
Et un beau jour, ce devait être fin 2017 ou début 2018, boum, la peinture m’est en quelque sorte tombée dessus sans crier gare. Je ne m’y attendais pas. Il a dû se passer comme un déclic dans ma tête sans que je ne m’en rende compte. Un aboutissement logique, en quelque sorte.
Un matin, je me suis réveillé, et je me suis dit « je vais faire de la peinture abstraite ». J’étais tout étonné et tout joyeux de me lancer là-dedans.
Ma grande découverte a été la pratique de l’improvisation totale : le fait de me mettre devant une toile, de tremper mon pinceau dans la peinture et de découvrir étonné ce que ma main décidait de faire. Cette impression de sauter dans le vide est à la fois très profonde et me procure des sensations uniques.
Néanmoins, quelque chose me chagrinait : les personnes à qui je montrais mes toiles voulaient à tout prix y voir des éléments concrets : des personnages, des maison, etc… Je m’échinais à leur expliquer que c’était de la peinture ABSTRAITE, que seules les sensations brutes éprouvées en la regardant comptaient, rien n’y faisait.
Z – Un beau jour, j’en ai eu marre : j’ai pris un de ces tableaux abstraits, je l’ai posé sur le chevalet, et je l’ai recouvert avec une tête de personnage que j’ai totalement improvisée et, sans doute inspiré par les dessins de T-shirts, j’y ai ajouté du texte, plein de mots en créole réunionnais.
J’y ai pris un grand plaisir et, surprise, par un concours de circonstances amusant, le lendemain même je le vendais, à une personne que je ne connaissais pas et qui était tombé en arrêt devant.
Ni une ni deux, je me suis inscrit comme peintre professionnel (ainsi que le prévoit la loi) et je me suis mis à improviser, non plus des motifs abstraits mais en pratiquant un genre de figuration libre, principalement (mais pas uniquement) basée sur un hommage que je rends à la Réunion, mon île adorée, à ses habitants, sa culture, sa musique, son métissage extraordinaire …
J’ai l’impression de déposer non pas de la peinture, mais de l’énergie sur la toile, je me libère du trait, et quand je me lâche vraiment, j’ai un sentiment de liberté extraordinaire, même si l’improvisation n’est pas du tout synonyme de confort. Je suis totalement en phase avec Joan Miró qui disait: « Quand je me tiens devant une toile, je ne sais jamais ce que je vais faire, et je suis le premier surpris par ce qui sort »…
Moi qui ai voué une grande admiration toute ma vie durant à Basquiat, Picasso, Miró, Combas, Gauguin, Van Gogh, aux impressionnistes, aux expressionnistes, aux cubistes, aux classiques, aux contemporains, aux peintres africains ou américains et à tellement d’autres, je suis en quelque sorte passé de l’autre côté du miroir et je ressens un grand bonheur, d’ailleurs ma peinture est joyeuse.
Pourquoi avoir fait le choix du pseudo ?
Z – Quand j’ai vu qu’il serait de bon ton que je signe mes tableaux, et aussi que je communique sur le web, je me suis retrouvé face à un problème pas facile à résoudre.
J’ai un nom de famille qui paraît simple mais qui est en réalité compliqué : Samacoïts. Depuis toujours, je passe mon temps à l’épeler aux gens qui doivent l’écrire. Au téléphone, c’est l’enfer, je dois souvent l’épeler deux fois, voire trois, mes interlocuteurs ne le « captent » pas.
Et ne parlons pas du tréma sur le i, qui ne fait pas partie du vocabulaire d’un nombre grandissant de personnes. Certains me demandent : « tréma du 6 ? ». Ou alors : « Il y a deux points au milieu de votre nom ? »
Au secours, donnez-moi une aspirine…
Sans compter que le tréma n’est pas compatible avec Internet. On ne peut pas créer un nom de domaine ni, je pense, un identifiant de réseaux sociaux avec un tréma.
Et pourtant, il est important, ce tréma, parce que sans lui, mon nom ne se prononce pas pareil…
En effectuant quelques recherches, je me suis aperçu que je n’étais pas seul dans ce cas :
- Dora Maar (immortalisée par Picasso, mais qui était aussi photographe et artiste peintre) s’appelait en réalité Henriette Theodora Markovitch.
- Mark Rothko, le peintre expressionniste abstrait américain, s’appelait quant à lui Marcus Rothkowitz.
J’avais le même problème que ces deux grands artistes !
Notre but n’était absolument pas de « se planquer » derrière un pseudonyme, mais de trouver un nom qui simplifie les contacts avec les autres.
Ton pseudo évoque-t-il une histoire, des valeurs, une image?
Z – J’ai commencé par signer « MichelS ». Mon prénom est Michel. Je me disais qu’après tout, Van Gogh signait « Vincent ».
Mais « MichelS », c’est d’une tristesse, c’est plat… Et allez trouver un peintre en tapant Michel sur Google… Quelle originalité…
Sans parler du fait qu’en 2021, il faut absolument que le pseudo ne soit pas déjà pris par quelqu’un d’autre sur Facebook ou Instagram, par exemple…
C’était très compliqué, pendant une bonne année je me suis vraiment creusé la cervelle avec ça, j’ai d’ailleurs eu un entretien avec toi, Amylee, et c’est un peu après que j’ai trouvé la solution :
Mon nom est d’origine basque. En faisant des recherches, j’ai appris que sa graphie ancienne était Zamakoytz. Et là, un spot de 1000 watts s’est subitement éclairé dans ma cervelle : j’allais supprimer les deux dernières lettres et m’appeler Zamakoy !
Ça se prononçait quasiment comme mon « vrai » nom et en plus, aucun autre artiste ne s’appelait comme ça, c’était disponible sur Instagram et Facebook, comme nom de domaine, c’était simple à lire et à écrire, et il y avait un autre avantage, très important à mes yeux.
En effet, ici, à la Réunion, la langue créole, qui au départ était purement orale, s’est trouvée une orthographe dans l’écriture phonétique. Et dans les milieux culturels ou artistiques, il est courant que les gens « troquent » leur vrai nom contre son équivalent phonétique. Par exemple, Hoarau devient Waro… C’était exactement ce qui se produisait avec mon pseudo !
J’étais TRÈS content d’avoir trouvé ce pseudo, et je l’ai immédiatement adopté sans aucun regret, je me sens bien en l’arborant. Je suis en phase avec moi-même, avec mes ancêtres, et aussi avec mon île et sa culture.
As-tu tenu compte de plusieurs points dans le choix de ton pseudo ?
Z – Comme je l’ai expliqué un peu plus haut, ce pseudo n’avait que des avantages : il était original, unique, aucun autre peintre ne s’appelait comme ça à ma connaissance, il était disponible sur Instagram, Facebook et éventuellement les autres réseaux sociaux…
De plus, aucun souci avec les noms de domaine, j’ai monté www.zamakoy.com, il était disponible, facilement mémorisable…
Et enfin, il était en phase avec la culture locale, et je trouve même qu’il a un peu une sonorité africaine, ce qui me fait très plaisir. D’ailleurs, j’ai pu facilement communiquer avec une galerie sud-africaine avec laquelle j’ai été en contact récemment.
Qu’est-ce que tu apprécies dans le fait de porter un pseudo ?
Z – Oh, c’est tout simple : j’ai enfin un nom que tout le monde peut lire facilement, quand je suis au téléphone je l’épèle si nécessaire une seule fois et, cerise sur le gâteau, il se prononce comme mon vrai nom.
J’aurais eu du mal à me planquer derrière un nom totalement différent, du genre « Jean-Rodolphe Wilson ». Ce n’est pas mon truc du tout !
As-tu rencontré une difficulté dans l’utilisation de ton pseudo?
Z – Absolument aucune difficulté. Ça coulait de source.
As-tu un conseil à nous partager sur la recherche d’un pseudo d’artiste?
Z – Tout dépend de la raison de se chercher un pseudo. En ce qui me concerne, comme pour Dora Maar ou Rothko, mon objectif premier était la simplification. Tout le monde n’a pas la chance de s’appeler, disons, « Pablo Picasso » !
Mon premier conseil, en 2021, est de faire exactement comme si vous vouliez monter une marque. D’ailleurs dans ma communication, j’écris mon pseudo ainsi : Z A M A K O Y, en majuscules et avec un espace entre chaque lettre, je trouve que ça lui confère une identité propre et que ça le fait ressortir, comme un logo.
Le pseudonyme doit être :
- Original, dans le sens « n’existant pas déjà » mais également « différent ».
- Disponible (réseaux sociaux, nom de domaine).
- Facilement mémorisable.
- Prononçable si possible dans toutes les langues (mais c’est difficile à savoir, j’avoue).
De plus, et avant tout, vous devez vous sentir à l’aise avec. Il faut que ce soit « vous » à 100% !
Zamakoy à suivre sur le web
ACTUALITE 2021 – Zamakoy vend de plus en plus en France (Marseille, Nice, Nantes), il aimerait exporter son « métissage pictural » en-dehors de la Réunion. Il est vrai qu’avec la COVID rien n’est simple, mais il cherche à être représenté par une galerie en France métropolitaine, en phase avec ses créations et avec laquelle il se sentirait à l’aise et en confiance.
Pour tout contact, vous pouvez lui écrire directement sur son site web zamakoy.com
A suivre également sur Instagram : @zamakoy et Facebook : Fb/zamakoy
enfin un qui a de la chance d’avoir une piste mais ici je pose question
lorsque votre pseudo est revendiqué par d’autres qui ont le même et que
votre activité professionnelle déclarée cotisée et avec des charge et un loyer atelier a payer
se met en difficulté sur l’action de certains contre votre pseudo considéré comme imposture !
sur les réseaux et forum ceci vous contraingant a tout remettre en cause votre parcours ! je peins depuis 30 ans j’ai 62 ans
et en activité jusqu’en 2027 pour une retraite taux plein et pour garder moral enfin presque (lol)
que faire ameely avez vous une solutions a ceci je mets ameely car je m’appelle aussi amy
et ici aussi vous allez criez a imposture ! par simple la vie d’artiste
contactez moi en privé pour voir cela ensemble si solution
quoiqu’il en soit je vais essayer avec le lien mis plus haut
artistiquement
amy
C bien
C’est vrai que la recherche de pseudo ou de nom “arrangé” est bien galère… je suis dans un pays anglophone et je me demande toujours si j’ai fait le bon choix avec le pseudo sur lequel je m’étais arrêtée (il faisait tout simplement “sens” pour moi), même si je n’en suis qu’au stade d’expérimentation artistique, j’ai longtemps été complexée de dire juste “Aurélie” quand je me présentais à n’importe qui… Anecdote qui vaut le détour, j’ai été voir le site générateur de nom d’artiste en tapant mes mots clés qui étaient “aurelie couleurs joie paix harmonie” en me disant, peut-être que je vais y trouver LA nouvelle idée en ce mercredi 14 avril 2021…. et je me suis quand même retrouver avec “Caca Aurelie” sur la 1ere page des résultats peut-être que mon pseudo est pas si mal finalement…