Vous pensiez y échapper ? Et bien non, je cède à l’évidence, à la tentation d’Halloween pour ce mois d’octobre. Je vais vous raconter 2 histoires étranges dont une qui montre subtilement le pouvoir du marketing quand il s’agit d’art.
The Hands Resist Him
La première histoire commence aux États-Unis dans les années 70. Un artiste peintre du nom de Bill Stoneham décide de peindre un tableau qu’il appellera The Hands Resist Him.
Comme vous pouvez le voir, le tableau ne dégage pas une aura de détente et de bien-être: un petit garçon, avec une poupée qui donne la sensation de boire de l’acide au petit-déjeuner et des mains qui sortent de la pénombre comme pour attraper l’enfant. On a tous vu des films d’horreur qui étaient composés de ces éléments. Et ça ne s’est jamais bien terminé.
Bill Stoneham expose son tableau dans une galerie californienne et un acteur l’achète, l’accroche chez lui et tout le monde est heureux.
Vous pensiez que l’histoire s’arrêterait là?
Que nenni.
John Marley – l’heureux propriétaire du tableau – meurt en 1984. Généralement, comme on n’embarque pas de la décoration avec nous pour passer de l’autre côté, c’est un couple qui le récupère. Quelques années plus tard, ils décident de le mettre en vente sur eBay. Mais attention, pas de n’importe quelle manière. Ils précisent que le tableau est hanté ou maudit, que les personnages et les mains bougeraient la nuit, que la poupée ne resterait pas immobile et qu’elle menacerait même le petit garçon avec un pistolet à la main. Les spectateurs de cette vente annoncent eux-mêmes être mal à l’aise face au tableau et voir même de faire des malaises. L’effet de foule peut parfois être impressionnant.
La conclusion de cette histoire est que le tableau s’est vendu bien plus cher que lors de la vente originale et qu’il a provoqué un très beau buzz au début des années 2000.
Les journalistes se sont donc naturellement tournés vers Bill Stoneham pour lui raconter toutes les péripéties de The Hands Resist Him. Bien que surpris par la tournure de l’histoire, il n’a pas résisté à ajouter que le propriétaire de la galerie qui l’avait exposé pour la première fois et le critique d’art qui en avait parlé sont tous les deux mort dans l’année qui a suivi la vente du tableau. Coïncidence, tableau maudit ou coup marketing ? On ne le saura jamais.
The Anguished Man
Notre seconde œuvre pour ce thème spécial Halloween est The Anguished Man créée par un artiste inconnu. Ce tableau, qui montre un homme très détendu, fait partie du top 5 des objets les plus hantés au monde. Mais quelle histoire se cache derrière?
Sean Robinson, le propriétaire du tableau, raconte que cette peinture appartenait à sa grand-mère. Cette dernière l’aurait planqué dans le grenier, expliquant être terrifiée par l’objet qui émettrait – entre autres – des bruits. Elle aurait dit à son petit-fils la légende tournant autour du tableau.
L’auteur de l’œuvre aurait mélangé son sang à sa peinture avant de se suicider.
Déjà, l’histoire de base n’est pas formidable mais cela ne s’arrête pas là. Sean Robinson aurait filmé cette peinture en pleine action paranormale. Pour les plus curieux, vous pouvez cliquer ici pour découvrir une de ses vidéos.
Le mystère autour de The Anguished Man ou L’Homme angoissé en VF n’est apparemment pas prêt à être résolu, malgré l’intervention de nombreux spécialistes du paranormal.
Envie de nouvelles œuvres terrifiantes ?
Si vous voulez continuer à découvrir d’autres œuvres “terrifiantes,” en voici quelques unes:
- Le cauchemar de Johann Heinrich Füssli qui parle soit d’une paralysie du sommeil qui tourne mal soit de l’obsession non réciproque du peintre pour une femme
- Saturne dévorant l’un de ses fils de Goya qui montre l’avancée du peintre angoissé vers la mort, montrant finalement d’une certaine manière la vieillesse dévorant la jeunesse.
- Et pour finir, un de mes favoris: Étude d’après le portrait du Pape Innocent X de Francis Bacon.
A propos de l’autrice
ARTICLE RÉDIGÉ PAR MARLÈNE DIARD
Artiste plasticienne, Marlène fait partie du Duo artistique Aartemis composé de Marlène et d’Héloïse, deux femmes œuvrant à quatre mains.
Fascinée par l’humain sous toutes ses coutures, Marlène met à nu le corps, le portrait et l’abstrait. Anthropologue de formation, l’expression, la matière, la couleur et la dualité permanente de l’être humain sont au cœur de sa recherche artistique. Les tableaux d’Aartemis invoquent une véritable essence du féminin et s’inspirent des émotions engendrées par le corps et la matière. Autrice pour Amylee.fr, Marlène nous livre ses pensées d’artiste peintre tous les mois.
Site web : aartemis.fr – FB, IG, TikTok @aartemisartworks