L’hiver est en train de pointer sournoisement son nez, avec les températures qui chutent, le vent et la pluie. Face à cette agression de la nature, une solution : se mettre au fond du lit, sous une couette bien chaude et ne rien faire.
Et oui, on a des opinions controversées par ici.
Profiter de l’occasion pour s’activer
Pourtant, même si l’envie d’hiberner jusqu’en avril est tentante, je trouve que cette période de l’année est une bonne période pour sortir de sa zone de confort. Pourquoi attendre le nouvel an pour se créer des nouvelles habitudes et ne pas réfléchir dès maintenant à quoi faire pour évoluer dans son travail.
Ces deux dernières années ont été brutales pour le monde de la culture et notamment pour les artistes plasticiens qui, pour beaucoup, se sont retrouvés le bec dans l’eau. Certains se sont laissés sombrer, d’autres ont continué bon an mal an leur chemin pendant que d’autres se sont mis à tester des choses et sortir de leur zone de confort.
La zone de confort chez l’artiste
Il nous en a fallu à tous, beaucoup de temps pour la construire cette zone de confort artistique. Et même si bien souvent, elle n’est pas totalement close, elle reste bien présente après plusieurs années de pratique. Cela peut être une base de couleur pour vos mélanges (la mienne l’orange quinacridone brûlé de Golden) un premier geste, un crayon, une palette, une musique de fond, etc. Des petites choses anodines qui pourtant peuvent créer des petites angoisses ou nous déstabiliser complètement si nous ne les faisons pas.
Concernant ma casquette d’entrepreneuse, je n’ai pas une zone de confort très établie, donc j’ai moins peur de tenter de nouvelles choses.
En revanche, je ne peux pas en dire autant de ma casquette d’artiste. Pour vous donner un exemple très concret, un membre de ma famille a souhaité m’accompagner lorsque j’ai refait mon stock de peinture, de pinceaux et de toile.
“Je ne pense pas que vous puissiez créer quelque chose d’intéressant à partir d’une zone de confort.
Vous devez travailler à partir d’une zone de peur et d’échec.”
Charlize Theron
Mon témoignage d’artiste
J’étais devant le stand Golden, très déçue qu’il n’y ait pas mes couleurs habituelles lorsque cette personne me demande pourquoi je ne prendrais pas ce vert-là, juste ici. Ma réponse, tel un couperet : “je n’utilise jamais de vert.” (j’en utilise évidemment pour certains mélanges mais ça se limite à ça). J’ai trouvé ma réponse un peu dérangeante, un peu nulle et un peu triste.
J’ai réfléchi à mes habitudes de création et je me suis rendu compte que j’en avais beaucoup trop et qu’elle devenait contraignante et surtout sclérosante.
J’ai donc décidé de mettre en place de nouvelles stratégies pour sortir de ma zone de confort. Casser des habitudes de création peut être anxiogène. En revanche, les bénéfices sont assez hors norme. Par deux fois, je suis sortie drastiquement de ma zone de confort et les résultats ont été phénoménaux : j’ai exposé pour la première fois et j’ai créé Aartemis avec ma moitié professionnelle et cela nous emmène encore aujourd’hui très loin.
La face cachée de l’inaction
Finalement, quelle est la pire chose qui puisse vous arriver ?
Qu’on vous dise non ?
Que le tableau soit raté ? Et alors ?
Quelqu’un qui vous dit non ne veut pas dire que tout le monde dira non. Et un tableau raté, ça se recouvre. Et généralement, quand on rate, on apprend. Il ne faut pas penser échec mais épreuve.
Avec l’action, les choses bougeront quoi qu’il arrive. Quant à l’inaction, c’est confortable mais il ne se passera pas grand-chose, et avec le temps on regrette terriblement cette immobilité. L’action engendre l’action. Et oui, parfois le changement tient juste à une couleur autre que l’orange quinacridone brûlé…
“Le fer se rouille, faute de s’en servir, l’eau stagnante perd de sa pureté et se glace par le froid.
De même, l’inaction sape la vigueur de l’esprit.”
Léonard de Vinci
ARTICLE RÉDIGÉ PAR MARLÈNE DIARD
Artiste plasticienne, Marlène fait partie du Duo artistique Aartemis composé de Marlène et d’Héloïse, deux femmes œuvrant à quatre mains.
Fascinée par l’humain sous toutes ses coutures, Marlène met à nu le corps, le portrait et l’abstrait. Anthropologue de formation, l’expression, la matière, la couleur et la dualité permanente de l’être humain sont au cœur de sa recherche artistique. Les tableaux d’Aartemis invoquent une véritable essence du féminin et s’inspirent des émotions engendrées par le corps et la matière. Autrice pour Amylee.fr, Marlène nous livre ses pensées d’artiste peintre tous les mois.
Site web : aartemis.fr – FB, IG, TikTok @aartemisartworks
Merci, merci, merci.
Cela fait plusieurs moi que je souffre du syndrôme de la page blanche. Au grand désespoir de mon entourage, principal public pour l’amatrice que je suis.
Ce soir, je m’y remets 😉