Un de mes rituels favoris lors de la création, c’est le moment de la signature de l’œuvre.
Signer son travail, c’est un peu l’équivalent de “The end” à la fin d’un film ou l’instant où on ferme un livre qu’on vient de dévorer.
Pourquoi signer une œuvre ?
J’apprends à tous mes élèves, qu’ils aient 5 ans ou 22 ans, qu’il est important de signer son travail artistique, encore plus quand on a la sensation qu’il est terminé.
J’aime voir leur visage très concentré, et l’écriture appliquée qu’ils utilisent pour apporter la touche finale à leur tableau ou leur dessin.
La signature est finalement assez paradoxale. Elle marque l’appartenance de la création à son créateur mais annonce aussi que bientôt, elle ne lui appartiendra plus. C’est presque poétique.
Je garde un souvenir fasciné, enfant, de voir les signatures de mes parents s’écrire sous mes yeux avec une rapidité et une aisance hors du commun. Je m’étais dit rapidement que je devais me trouver la mienne de signature – après m’être entraînée longtemps à imiter celles de mes parents. Elle m’est venue assez rapidement et n’a que peu changé. Elle est moins appliquée, plus libre et prend très facilement ses aises sur le papier.
En revanche, je ne la trouvais pas appropriée pour un tableau, cette signature. D’accord pour les papiers administratifs, d’accord sur le passeport, d’accord pour confirmer un abonnement téléphonique mais hors de question pour un tableau.
Pourquoi ajouter une signature à une œuvre d’art ?
Pas assez lisible, pas assez reconnaissable et comme j’étais un peu dans l’abstraction à l’époque, ma signature se perdait trop dans le magma de l’acrylique. Malgré un grand manque de confiance en moi, adolescente, sur mon présumé talent, il était indispensable que mes tableaux me soient affiliés. Le seul problème, c’est que je ne signais pas ces derniers.
Mon explication à cela ?
Signer me signifiait que l’œuvre était terminée et que je devais la présenter au monde. J’ai évité cette problématique pendant de nombreuses années.
Et puis vient le jour où nos peurs ne sont plus si bloquantes, et qu’il faut signer ces fameux tableaux qu’on va montrer.
Et là se pose un dilemme : quelle signature choisir ?
Comment choisir sa signature ?
Ce choix de la signature pour mon art, j’ai eu à le faire par deux fois, avec des contraintes très différentes.
- La première fois, c’était uniquement pour mon artiste.
- La seconde, c’était lors de la création de mon duo Aartemis avec Héloïse. Et là, il fallait que notre signature nous convienne à toutes les deux.
Nous avons fait le choix de miser beaucoup plus sur le nom de notre duo et son esthétisme que sur notre signature qui est reconnaissable mais plus discrète.
Mes deux expériences autour de la signature :
- Être lisible : la signature doit se voir et se comprendre.
- Ne pas être trop lisible : si on ne voit que ça, pas terrible pour l’équilibre du tableau.
- J’avais tendance, au début, à signer sur le côté de ma toile mais je ne le conseille pas car on ne voit plus du tout la signature si l’acheteur souhaite l’encadrer.
- Un esthétisme reconnaissable : tout le monde reconnaît l’écriture de Picasso, Delacroix ou Renoir. Donnez-vous une chance de rentrer dans le panthéon des artistes !
- Faire du moment de la signature un rituel qui clôt la création. Bon, c’est plus amusant quand on est un duo mais même en solo, l’instauration d’une tradition à chaque fin de tableau peut être un moment chouette à vivre : allumer une bougie, boire un verre de vin, l’accrocher au mur, faire une balade.
Et vous ?
Trouver une signature a-t-il été quelque chose de difficile ?
Avez-vous un rituel “signature” ? N’hésitez pas à nous partager votre expérience dans l’espace Commentaires.
La signature et l’artiste vous intéresse ?
N’hésitez pas à consulter le livre d’Amylee sur le sujet.
Plus d’informations sur ce lien
Article rédigé par Marlène Diard
Artiste plasticienne, Marlène fait partie du Duo artistique Aartemis composé de Marlène et d’Héloïse, deux femmes œuvrant à quatre mains.
Fascinée par l’humain sous toutes ses coutures, Marlène met à nu le corps, le portrait et l’abstrait. Anthropologue de formation, l’expression, la matière, la couleur et la dualité permanente de l’être humain sont au cœur de sa recherche artistique. Les tableaux d’Aartemis invoquent une véritable essence du féminin et s’inspirent des émotions engendrées par le corps et la matière. Autrice pour Amylee.fr, Marlène nous livre ses pensées d’artiste peintre tous les mois.
aartemis.fr – FB, IG, TikTok @aartemisartworks
L’e-book d’Amylee sur le sujet m’a beaucoup aiguiller pour réussir à trouver la signature qui me correspondait. 😀
Au départ, je signais mes œuvres avec mes initiales uniquement. Mais ça manquait un peu d’identité. Ça aurait pu être n’importe qui avec les mêmes initiales. Maintenant j’utilise l’initiale de mon prénom et mon de famille en entier. On sait dorénavant que ce sont mes œuvres.
J’ai eu du mal à signer mes tableaux. J’avais l’impression de m’approprier quelque chose qui ne m’appartenait pas, quelque chose qui avait son existence propre, son autonomie. J’ai résolu le problème en adoptant un logo construit à partir de mes initiales.
Très chouette cet article !