A la manière d’un “micro-trottoir”, j’ai collecté dernièrement plusieurs commentaires d’artistes suite à une série de questions posée sur ma page Facebook. Je vous laisse découvrir leurs réponses dans les textes qui suivent.
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LES QUESTIONS:
- Quel(lle) artiste as-tu envie d’être ? (Ex: Entrepreneur, Enseignant, Entrer dans l’histoire de l’art, Devenir chef de file d’un mouvement artistique, etc…)
- Quelle place as-tu l’intention d’occuper dans le paysage artistique local, régional, national, international?
- As-tu l’ambition de faire partie des artistes connus et reconnus?
- Souhaites-tu simplement te faire plaisir en vendant des œuvres de temps en temps ?
- As-tu décidé de vivre uniquement de ton art ?
Questions extraites du livre “Vivre de son Art” par L. Bourgeois, Ed. Eyrolles.
LES réponses d’artistes:
14/ Badabo D :
“Tout d’abord, j’aimerais te dire merci pour les questions car elles sont essentielles pour un artiste. Moi, je suis plutôt musicien.
- J’aimerais être un artiste audacieux dans ses œuvres.
- Je veux aller aussi loin que possible.
- J’aime la célébrité et je travaille pour ça.
- Je veux vendre un maximum et à plein temps.
- Mon désir le plus ardent est de vivre mon art et de vivre de mon art.”
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13/ Coraline VB :
- *5-Vivre de mon art me parait être un fantasme, bien qu’une vraie ambition. J’ai tout de même choisi de garder une activité complémentaire de professeur d’art indépendant, plus réaliste et régulière en termes de carrière et de revenu. Je ne perds toutefois pas mon cap, et continue de travailler dur pour vivre un jour (peut-être) de mon art.”
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12/ Séverine PT :
- Artiste entrepreneur !
- Je sais que je ne ferai jamais de grands voyages, je suis rarement sortie de France mais ça me rassure de savoir que certains de mes tableaux vont dans des endroits que je ne verrai jamais (pfff ils ne m’envoient jamais de cartes postales, d’ailleurs je suis fâchée !)
- Artiste connue, non, je m’en fous un peu. Reconnue, oui ça serait bien !
- Au début, les ventes était un bonus, maintenant je fais tout ça pour mon fils, je peins pour vendre, y a pas de honte à cela. Je répondrai à ceux que ça gêne “ça ne vous gêne pas vous d’être payé pour aller au bureau ?” ^^ c’est pareil !
- Seule source de revenu actuel. Mon rêve bien sûr et d’en vivre pour de bon, et d’offrir à mon fils tout ce dont il a besoin grâce à un métier qui me passionne, et qu’il soit fier de sa maman !”
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11/ Isabelle P :
- J’aimerais réussir à faire de la peinture abstraite…
- Avoir juste une place dans le cœur de mes proches et aussi sur leurs murs !!!
- Dans une autre vie peut-être.
- Je crois que je ne suis pas prête à me séparer des tableaux que je trouve réussis !!
- Si le 3 se réalise seulement.”
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10/ Lili F :
“Bon exercice pour moi ça, hihi!
- Artiste-entrepreneur (incluant artiste-enseignant).
- Local et régional : reconnaissance de mon style. National et international : présence ponctuelle.
- Pas sûre de comprendre cette question… connue par qui ? Localement, oui, et encore, si j’atteins mes buts, cela me suffit, la reconnaissance ne fait pas forcément partie de mes objectifs, c’est plutôt un outil (pour vendre, il faut être reconnu un minimum).
- Pour l’instant, oui, car cela fait partie du chemin, mais j’ai l’ambition de plus.
- Oui un jour, je travaille fort pour aller dans cette direction, mais mon but ultime est plutôt un accomplissement de soi. Je vois le fait de vouloir en vivre comme un “moteur” non comme un but. Ça me botte les fesses, hihi ! En fait je rajouterai que je voudrais atteindre un niveau de maturité artistique et d’indépendance financière pour pouvoir ensuite faire passer le flambeau à d’autres en enseignant le bonheur de se trouver soi-même par la peinture. Ambitieux non ?”
09/ Tina-Maria TG :
- Moi-même
- Le paysage artistique qui voudra de moi et de mes œuvres
- Oui.
- C’est perso.
- Non, mais j’accepte les demandes spécifiques de créer des œuvres pour des clients qui veulent que j’exprime une de leur photo.
Bonne journée du Canada”
08/ C Le Pied :
- J’ai envie de rester libre et intègre dans mes créations.
- Tant qu’à faire, être reconnue internationalement dans l’absolu.
- Non, pas forcément.
- Oui ce serait déjà pas mal.
- Non, j’ai tenté mais trop difficile et précaire.”
07/ ArCinoé :
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- Pas de limites quant à mon positionnement géographique, je serai heureuse de partager au-delà de la France.
- Oui, j’ai l’ambition d’être “connue”.
- Me satisfaire de vendre des œuvres de temps en temps serait me mentir, j’ai envie de vivre de mon art puisque je suis mon art (ça c’était aussi la 5 !) “
06/ Olivier G :
- Être un artiste qui s’exprime librement.
- Que mon art aille où il veut, je le laisse s’ouvrir à tous.
- Dans un premier temps, être reconnu serait pas mal.
- Si je pouvais tout vendre je le ferais, comme ça je passe à autre chose.
- Je suis né sous art ascendant artiste, donc OUI.”
05/ Aurélie GS :
- Celle qui se cache en moi et qui n’ose pas, celle dont je rêve, celle qui rêve, celle que j’aimerai être…toutes quoi, passionnée, créative, chef de file, entrer dans l’histoire avec mon concept unique et original…entrepreneure, mamentrepreuneure…
- J’aimerais devenir une référence dans ma ville d’accueil car pour le moment je touche surtout une clientèle extérieure.
- Une idée qui laisse rêveuse, être reconnue pour son travail et sa qualité mais pas forcément au supermarché.
- Je me fais déjà plaisir en créant, surtout que mon grand illustre aussi des photos avec moi et a beaucoup de plaisir à me regarder faire. J’aimerais faire plaisir à d’avantage de personnes, à travers le monde !!!
- C’est un projet qui me fait vibrer tellement il est fou de m’imaginer faire ce que j’aime tous les jours en offrant du rêve avec mon art mais pour le moment on vise la sécurité et la sécurité ça fait tout de suite moins rêver.”
04/ Aurélie G :
- Une artiste vivant de son art, entrepreneur. Innovante et actuelle, au contact du public et du monde.
- Je ne me donne pas de frontières, donc internationalement. D’ailleurs, mes ventes se font un peu plus à l’étranger, donc j’essaye de développer cela, même si je n’oublie pas mon public français. J’aime aussi exposer là où mes proches peuvent voir mon travail, et en même temps découvrir de nouveaux lieux, où que ce soit dans le monde.
- Ambition ? Être reconnue pour mon travail (singularité, qualité) dans le milieu est gratifiant et rassurant (et motivant surtout !). Je ne cherche pas les paillettes pour les paillettes, mais à faire ce que j’aime, en vivre, et avoir les moyens de réaliser mes projets à la hauteur de ce que j’espère (même mes rêves les plus fous), de pouvoir investir comme j’aimerais, me développer et partager cela. Mais j’ai fait le constat que pour cela il faut “être connue”. La presse est donc un passage obligé parfois. Mais c’est aussi une belle expérience que de travailler avec la presse, on y fait aussi de belles rencontres humaines et cela génère des nouveaux contacts.
- Non, je ne veux pas que cela soit juste de temps en temps en mode loisir ou bonus. Je souhaite le vivre pleinement.
- Oui. Même si c’est dur, même s’il faut jongler ou prendre un à côté par moments. Mais je ne lâche pas mon objectif. Je serais trop malheureuse autrement. Ce n’est pas un rêve mais mon but, mon métier tout simplement. Les sacrifices sont durs et parfois frustrants, tant pour le côté perso que côté pro. Voilà pourquoi je veux en vivre pleinement : acquérir plus de liberté. M’épanouir totalement.”
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03/ Angélique T :
- Mon rêve est d’être une artiste entrepreneur et accompagnante (ateliers créatifs…) Projet que je construis actuellement.
- Pourquoi se limiter ? Je répondrai de local à international. “Il faut viser la lune car si on la rate, on retombe les fesses dans les étoiles”.
- Reconnue oui dans un premier temps… connue, oui si tel est mon chemin de vie…
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- Oui je suis décidée à vivre uniquement de mon art : Créer de la beauté, accompagner les personnes dans leur créativité, diffuser du bonheur et rendre heureux. Merci Amylee pour ces questions-réflexions, c’est une belle synchronicité car je songeais à tout cela depuis quelques jours.”
02/ Marie-Ève S :
- “Pour l’instant 4 mais je rêve d’être au 5, vivre de mon art !”
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01/ Sylvie O-A :
- J’aimerais faire avant tout ce que j’aime depuis toute petite et que je n’ai pas exploité par manque de confiance en moi, j’ai de ce fait un manque de techniques
- Je ne dirais pas non mais c’est à mon avis indépendant de notre volonté, on a un truc en plus ou on ne l’a pas
- Vivre de mon art oui ce serait vraiment bien mais c’est la même chose, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte et le talent et la chance en font partie, pas seulement le travail.”
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A votre tour :
Merci à celles et ceux qui se sont prêtés au jeu dans les échanges ci-dessus. C’est agréable de lire toutes ces bonnes vibrations, ces objectifs prometteurs, ces envies de transformer une passion en métier. J’aime ça!
L’article continue, n’hésitez pas à répondre aux questions à votre tour dans les commentaires. C’est toujours un très bon exercice qui permet de faire le point sur ses objectifs !
J’aimerais participé à un concours
@Céseize : Dommage :/ Je vais quand même chercher!
Erratum: se n’est pas le dernier numéro… (je l’ai lu à la biblio :))
@Céseize: Yeaaaah love it, thanks a lot 😉
Je suis sûr que tu peux trouver ça à Londres. J’ai googlé librairie française à Londres…Et y’en a!
@Céseize: Aaaaaah, ça a l’air génial, il faudrait que je me le procure. Peut-être que je peux l’acheter en ligne car de Londres c’est un peu loin pour aller à mon petit kiosque à journaux 😉 J’aimais bien aller du côté d’Hôtel de Ville (Paris) pour trouver mes magazines préférés.
J’ai eu un peu d’entraînement en tant que graphiste indépendant! 🙂
Pour rester dans le thème, je viens de lire le dernier beaux arts magasine, qui traite entre autres des galeries parisiennes et présente de nouveaux artistes et leur côte + un dossier passionnant sur le “dessin graphite moderne”.
@Céseize: C’est très bien, toujours se constituer un stock, travailler son portfolio avant de se lancer dans le business. Tu as les pieds sur terre, on dirait!
Pour ma part, c’est un peu top tôt pour être entrepreneur. Je suis en mode “full” création et ne respecte pas le 50% création /50% business. Mais je pense commencer par un niveau local, voir régional (étant dans une région touristique).
Après restera une diffusion efficace pour accéder à la reconnaissance et l’équilibre financier!
@frédérique : Merci 😀
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@Jimmy P: C’est bon d’avoir des rêves porteurs. Tu as bien raison de “penser tout en haut”. Sinon à quoi serviraient les rêves 😉
ah mais j’avais raté ce questionnaire.. Alors je me lance :
1 – artiste entrepreneur
2 – je rêve d’être tout en haut (oui je suis un peu mégalo), mais je pense qu’il faut toujours commencer par être raisonnable et le niveau local est déjà un bon objectif en soi
3 – j’aimerais être reconnu plus que connu (ce qui est mis en avant n’est pas toujours le meilleur)
4 – pour l’instant, oui, c’est juste un plaisir de vendre de temps en temps, mais l’objectif est de vendre plus souvent
5 – oui, définitivement, même si je sais que le chemin est long, je reste persévérant, il faut toujours avoir un rêve, un objectif auquel s’accrocher !
Ah, je ne savais pas Amylee…très belle expérience ! Je te souhaite beaucoup de succès là-bas et de belles découvertes.
@Frédérique : je suis basée du côté de Londres depuis peu. Tout est donc nouveau pour moi. Je regarde tout comme avec des yeux d’enfant 😉 et j’apprends à vivre le quotidien avec une langue qui n’est pas ma langue maternelle 🙂
C’est vrai Amylee, la curiosité booste la créativité ! Mais quelle est donc cette langue et cette culture que tu es entrain de découvrir ? Suis curieuse, hein ?
@Frédérique: Très intéressant d’échanger avec des artistes de tous horizons et merci de continuer l’article en commentaire.
Je te rejoins sur la question 1. je suis toujours en phase d’apprentissage et encore plus aujourd’hui qu’à mes débuts. Et oui, puisque en ce moment j’apprends une nouvelle langue, une nouvelle culture ! Et ça fait un bien fouu à ma créativité tout ça! 😉
1/ Toujours plus, apprendre et toujours apprendre, gagner en technique, en créativité, en expression…Me sentir toujours libre, ne jamais me laisser influencer par des phénomènes de mode.
2/ On a tous besoin de reconnaissance positive mais il faut rester lucide, le monde de l’art n’est pas tendre ! A défaut de connaître un réseau influent, je me contente de sortir de temps en temps de mon atelier mon travail afin de l’exposer au regard des anonymes et à ces moments-là, je m’enrichis des réflexions positives et négatives des “regardeurs”, autres que dans le cercle familial et amical, souvent trop complaisant. De toutes façons, une éventuelle notoriété ne peut venir qu’avec le désir de l’artiste d’être confronté aux autres. Il est nécessaire de tout mettre en place pour “être vu” et pour se faire, il faut ne pas manquer d’énergie, de détermination et d’endurance.
3/ Ce n’est pas à priori mon ambition mais si cela devait se faire, je ne cracherais pas dessus ! :-))
4/ Le fait de vendre est plutôt valorisant mais aussi, cela permet de vider un peu son atelier. Ceci dit, il y a deux ou trois toiles que je ne vendrai jamais.
5/ Non et fort heureusement car, pour cotoyer et échanger avec des artistes professionnels, je m’aperçois que les temps semblent être de plus en plus durs pour eux.
@Coraly: Super, si tu as le livre entre les mains. Il est très utile pour démarrer en tant qu’artiste entrepreneur 🙂
Ton article tombe à pic je suis entrain de lire ce livre que je trouve vraiment très intéressant.
On a tendance en tant qu’artiste à croire que ce n’est pas un business et pourtant c’est un vrai business qui demande autant d’investissement et de marketing qu’un autre produit.
Se faire connaître et devenir reconnu dans ce milieu demande une vrai gestion quotidienne 😉
Merci pour tout Amylee!