En décoration, plus qu’ailleurs, il n’y a pas de règles, et celles qui existent ne demandent qu’à être brisées, cependant pour agencer son appartement avec des œuvres d’art, on ne peut pas toujours faire des choix osés.
Constituée de matériaux plus ou moins poreux ou absorbants, l’œuvre d’un artiste est sensible à son environnement, et cela on l’oublie trop souvent.
Une œuvre d’art ça se chouchoute !
A long terme, les changements de température, l’humidité, la poussière, ou le soleil peuvent endommager un tableau ou une sculpture.
- L’air ambiant véhicule des poussières et des micro-organismes qui viennent se déposer sur et dans les œuvres.
- Les températures trop élevées ou trop basses peuvent entraîner des réactions chimiques pouvant altérer certains matériaux sensibles comme le papier, les encres de marqueurs, le fusain, les craies, etc.
Aujourd’hui, accompagnée des rois de la maison, je vous expose les principales erreurs à éviter pour accrocher un tableau chez soi.
Erreur n°1 : un tableau au-dessus d’un radiateur
En hiver contrairement aux autres saisons, les radiateurs dégagent de la chaleur.
Si on suspend une œuvre au-dessus d’une forte source de chaleur, les fibres de la toile vont s’assécher, se rétracter anormalement et tirer sur la peinture.
Avec le temps, les variations brutales de températures peuvent engendrer des craquelures ou des fissures sur une surface peinte : acrylique, gouache ou autre.
LA SOLUTION
Installer le tableau dans un coin de la pièce où les chocs thermiques seront moins fréquents pour ainsi éviter de faire gondoler les papiers, les cartons ou désolidariser les couches picturales de leur support. Pour conserver une œuvre dans les règles de l’art, la température idéale se situe entre 18° et 21 °C.
Erreur n°2 : un tableau au-dessus d’une baignoire
Un excès d’humidité chronique dans une pièce peut entraîner l’apparition de moisissures à certains endroits de la salle de bain. Les créations d’artistes ne sont pas immunisées. Des auréoles ou des colorations sombres peuvent apparaître çà et là si on oublie d’être vigilants.
Les dégâts concernent essentiellement les matériaux organiques comme le bois, cellulosiques (papier, coton) et protéiniques (laine, soie, plumes, colles, cuir).
LA SOLUTION
Déplacez l’œuvre dans une autre pièce moins humide ou alors protégez les peintures avec un cadre muni d’un verre et les sculptures vulnérables (possédant des fibres, du papier, de la colle) sous cloche.
Erreur n°3 : un tableau en plein soleil
Les œuvres d’art installées trop longtemps en plein soleil se retrouvent victimes d’agressions photochimiques générées par la lumière. L’action des rayonnements se cumule dans le temps et les altérations peu perceptibles au quotidien finiront par dénaturer de façon irréversible les œuvres sensibles.
Attention aux mises en scène lumineuses des vérandas, si le rendu est esthétique, l’émission de rayons UV et d’infrarouges y est importante.
LA SOLUTION
Encadrez l’œuvre sous vitre doté d’un film anti-UV, ou aménagez des volets, des rideaux pour atténuer l’ensoleillement.
Erreur n°4 : un tableau au-dessus d’une cheminée
La fumée du bois n’est pas aussi inoffensive qu’on pourrait le penser. Le bois composé de près de 50% de carbone, produit des goudrons lorsqu’il est brûlé à haute température. La fumée contient également d’autres polluants comme des hydrocarbures aromatiques et des particules fines.
Avec le temps, la fumée qui noircit les voilages et les coussins assombrira de la même manière les plus belles peintures, peu importe si c’est un tableau à l’acrylique ou à l’huile.
LA SOLUTION
L’encadrement sous verre, les créations recouvertes de résine reste la meilleure solution pour conserver la fraîcheur des couleurs. La vitre empêche la suie de se déposer directement sur les couleurs, et se nettoie en deux coups de chiffon.
Erreur n°5 : un tableau dans une cuisine
Mijoter un petit plat dans sa cuisine est toujours un plaisir. Or, qui dit cuisson dit aussi fumées, vapeurs, projections de graisses, odeurs qui polluent la pièce.
Après plusieurs années, les murs d’une cuisine sont souvent jaunissants et poisseux. Il en sera de même pour les œuvres installées à proximité des fourneaux.
LA SOLUTION
Une hotte aspirante ultra puissante peut atténuer le dépôt des particules. La mise sous verre de l’œuvre est aussi un bon compromis.
Les pièces à privilégier
Bureau, chambre, couloir, hall d’entrée, salle de séjour, cage d’escalier, atelier, d’autres pièces sont à notre disposition pour faire rayonner les couleurs d’un tableau préféré ou apprécier les courbes d’une sculpture.
Maintenant que vous connaissez les contraintes, il ne vous reste plus qu’à être créatifs !
Hello Amylee, et pour compléter le point 3, j’ajouterai que la lune aussi reflète des rayons qui sont nuisibles aux couleurs.
Merci pour ces conseils et les illustrations bien choisies :-).