La vie d'artiste galère ou espérance ?

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Aujourd’hui, je laisse la parole à Françoise GIRERD, illustratrice qui réalise des œuvres destinées à la mise en valeur du patrimoine bâti, des paysages et des jardins.

La vie d’artiste : galère ou espérance ?

Françoise, nous répond magnifiquement bien.

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“Je crois que les Artistes sont les êtres humains les plus courageux que je connaisse.

Parce qu’il ne faut pas avoir peur d’exposer sans protection, au travers des œuvres, sa personnalité profonde, ses sentiments et son ressenti.

Parce qu’il faut oser affronter le regard de l’autre sur notre interprétation des choses et prendre sans arrêt le risque de déplaire.

Parce qu’il faut du tempérament pour annoncer à son entourage que c’est le métier que l’on a choisi d’exercer contre vents et marées, et défendre pied à pied l’espace de liberté que l’on s’octroie.

Parce qu’il faut arriver à faire comprendre à ceux qui s’inquiètent pour nous que l’on peut vivre heureux parce qu’en accord avec soi-même, même lorsque notre porte-monnaie est en détresse.

Parce qu’un Artiste n’a, en général, aucun sens des affaires mais qu’il doit tout de même gérer son entreprise en jonglant à la fois avec la rigueur des chiffres et son statut très particulier d’Artiste Auteur que bon nombre d’intervenants professionnels ou institutionnels ne connaissent pas.

Parce qu’il faut correspondre à ce que l’imaginaire collectif attribue à la “vie d’artiste”, tout en ne se faisant pas passer pour un(e) hurluberlu(e) si l’on veut décrocher des contrats intéressants, défendre ses intérêts et convaincre les entreprises d’investir dans le mécénat.

Parce qu’il faut avoir confiance en soi et en son talent, quoi qu’il arrive, alors même que l’on travaille dans la solitude la plupart du temps.

En résumé, je dirai qu’un Artiste perd énormément d’énergie dans ses relations avec autrui car il doit sans arrêt justifier de sa différence. Mais c’est aussi au travers des autres qu’il se ressource et s’accomplit pleinement.
Cruel paradoxe.”