Comme j’aime à le répéter à mes élèves, “Vous êtes le maître de l’image que vous souhaitez renvoyer au monde.” Nous prenons tous une posture face à l’autre en tant qu’individu.
Êtes-vous froid.e ? Avenant.e ? Êtes-vous gêné.e ? Clown ? Austère ?
Le lien humain et social
Chacun et chacune d’entre nous jouent son propre rôle dans un groupe social et l’équilibre, parfois, ne tient qu’à la perduration dudit rôle.
Nous pouvons nous sentir coincé.es, notamment lorsque nous fréquentons les mêmes personnes pendant de nombreuses années. Que se passe-t-il lorsque le clown du groupe n’est pas en forme pendant plusieurs mois ? Il devient certainement “chiant,” “on ne te reconnaît plus,” il n’est “plus drôle.” Bon, cela permet de faire un tri efficace avec son entourage mais cela libère, car, comme disait Sénèque “Personne ne peut porter longtemps le masque.”
Dans le milieu de l’art
Il en va de même avec l’image d’une entreprise ou d’un artiste. Quand nous nous mettons à notre compte, devenant, comme le dit si bien Amylee, des artrepreneurs, je crois qu’il est fondamental de réfléchir à comment nous voulons nous présenter face au monde, surtout dans un monde aussi complexe qu’est celui de l’art.
Il ne faut pas se leurrer, quand on achète une œuvre d’art, un certain nombre de personnes ont besoin de connaître l’artiste et de l’apprécier.
C’est mon cas. Si j’aime une œuvre d’art, je veux savoir qui est l’artiste avant de lui acheter quoi que ce soit. Je vais soit le rencontrer à son atelier, soit le voir à une exposition ou le découvrir sur les réseaux sociaux.
Il y a aussi une chose intéressante dans cette démarche, c’est que parfois certaines œuvres ne vont pas nous plaire au premier abord mais la rencontre et l’échange avec l’artiste peuvent changer notre point de vue. L’inverse est aussi vrai. Il m’est arrivé de découvrir des tableaux incroyables mais son créateur les a rendus froids ou désagréables par son attitude et son comportement.
Evidemment, cela complexifie les choses car se cacher derrière un masque social pour son travail peut être considéré comme une prise de risque, notamment avec les réseaux sociaux.
Si vous en êtes féru.es comme ma Co créatrice et moi, mettez-vous d’accord avec ce que vous choisissez de montrer ou non, comment vous interagissez avec ceux qui répondent à vos stories ou vos publications ou vos tiktoks, quel type de contenus vous allez poster et pourquoi. C’est un moyen de construire votre image.
En revanche, cette image doit être cohérente, tout le temps, même lors d’expositions et de rencontres fortuites. Donc construisez une image qui n’est pas trop éloignée de vous et qui ne vous en demande pas trop émotionnellement. Je vais vous donner un exemple concret, celui d’Aartemis, donc le mien. Peut-être qu’Amylee en fera de même. Voici les questions que nous nous sommes posées.
1. Qui sommes-nous socialement ?
Héloïse et moi sommes très naturelles, nous aimons rire ensemble et avec les autres et surtout nous adorons partager ce que nous faisons. Nous n’avons pas de blocage particulier socialement et surtout, nous sommes deux, donc nous pouvons alterner quand l’une de nous a un “bad day.” Pourquoi s’en priver alors sur les réseaux sociaux vu que ce n’est pas une difficulté pour nous ?
Et vous ? Qu’est-ce qui est simple et compliqué pour vous socialement ?
2. Comment notre travail est-il perçu ?
Nous proposons plusieurs choses avec Héloïse. Des oeuvres d’art mais aussi du contenu éducatif. Nous créons les deux très sérieusement.
En revanche, est-ce que nous nous prenons au sérieux ?
Non. C’est sur ce point que nous jonglons régulièrement : ne pas décrédibiliser notre travail et notre contenu mais réussir à apporter de la légèreté, car se prendre trop au sérieux, très peu pour nous.
Et vous ? Comment percevez-vous votre travail ?
3. Quel type de relation construire avec notre communauté ?
Bienveillante, sécurisée et avec certains qui nous suivent de longue date, amicale. Et vous ?
4. Comment réagir face à nos détracteurs ?
Celui-ci est complexe. Répondre ou ne pas répondre ? J’ai une règle dans ma vie personnelle qui est de ne jamais réagir à l’agressivité, la malveillance, la méchanceté et la mauvaise foi. J’ai parfois du mal à l’appliquer car j’ai une tendance à la répartie automatique. Néanmoins, s’exposer dans la vraie vie et sur les réseaux sociaux nous oblige à réfléchir à comment réagir face à certaines situations.
Pendant des expositions, vous pouvez être amené à rencontrer des gens très bien mais aussi des gens désagréables. C’est Héloïse qui les gère car elle sait apporter de l’apaisement où qu’elle aille. Pour ma part, je n’ai pas de patience et j’ai tendance à les envoyer bouler très rapidement. Sur les réseaux sociaux où cela peut être très violent, nous avons décidé de ne JAMAIS répondre. Jamais. Vous avez des débats avec des inconnus qui vous agressent dans la vraie vie vous ? Nous non. Alors pourquoi perdre du temps, de l’énergie pour échanger ?
Et vous ? Comment réagissez-vous face à vos détracteurs ?
Nous avons choisi pour notre image professionnelle d’être proche de celle que nous sommes dans notre quotidien. Mais vous pouvez aussi vous amuser avec votre image, devenir ce que vous n’osiez jamais être avant ! La seule règle, c’est de la tenir tout le temps.
Et oui, sinon, vous risquez d’en déstabiliser plus d’un si vous enlevez le masque.
Article rédigé par Marlène Diard
Artiste plasticienne, Marlène fait partie du Duo artistique Aartemis composé de Marlène et d’Héloïse, deux femmes oeuvrant à quatre mains.
Fascinée par l’humain sous toutes ses coutures, Marlène met à nu le corps, le portrait et l’abstrait. Anthropologue de formation, l’expression, la matière, la couleur et la dualité permanente de l’être humain sont au coeur de sa recherche artistique. Les tableaux d’Aartemis invoquent une véritable essence du féminin et s’inspirent des émotions engendrées par le corps et la matière. Autrice pour Amylee.fr, Marlène nous livre ses pensées d’artiste tous les mois.
aartemis.fr – Instagram – Tik Tok @aartemisartworks
De tres bon conseils a appliquer. Bravo a toi pour ces merveilleux conseils.