Le chevalet et l’artiste
Depuis des siècles, le chevalet offre un support et une stabilité à la toile sur laquelle l’artiste exprime sa vision.
Fidèles compagnons dans le processus créatif, le chevalet et l’artiste forment un duo indissociable à l’atelier. Que ce soit pour peindre de petits formats en détail ou de grandes toiles ambitieuses, le chevalet s’adapte à toutes les exigences, permettant d’ajuster l’inclinaison pour réduire les reflets et de se déplacer pour capter la meilleure lumière.
Certains modèles, conçus pour la peinture en plein air, permettent même aux artistes de s’immerger dans la nature, rendant chaque coup de pinceau encore plus inspiré.
Qu’un artiste peigne sur petit ou grand format, il aura tout avantage à se servir d’un chevalet pour poser sa toile.
Très fonctionnel, cet instrument à peindre peut se déplacer pour recevoir le meilleur éclairage, s’incliner pour réduire les reflets, optimiser la position de travail, et pour certains modèles, en faciliter même la peinture en extérieur.
Le chevalet dans l’histoire de l’art
L’utilisation du mot “chevalet” remonte au Moyen Âge, où il était utilisé pour désigner différents types de supports ou tréteaux. Ces structures en bois, appelées “chevalets,” étaient initialement utilisées dans des contextes variés, comme la menuiserie, pour soutenir des pièces de bois ou des panneaux lors du travail.
Le chevalet le plus ancien connu remonte à l’époque de l’Égypte antique. Une peinture murale dans la tombe de Menna, un scribe royal de la XVIIIe dynastie (vers 1400-1350 avant J.-C.), montre une scène où un artiste égyptien utilise un chevalet pour peindre une tombe.
Cependant, le concept de chevalet tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec des caractéristiques modernes comme la possibilité de régler l’inclinaison et la hauteur, a évolué plus tard, particulièrement pendant la Renaissance en Europe, où les artistes ont perfectionné cet outil pour répondre à leurs besoins créatifs et techniques. Une période où les techniques de peinture et les outils artistiques ont connu un développement significatif. Les artistes de cette époque ont alors commencé à utiliser des chevalets pour tenir leurs toiles verticalement, et ainsi faciliter leur travail pour permettre une meilleure gestion de la lumière et de la perspective.
L’outil principal de l’artiste peintre
Un chevalet de bonne qualité, qui dure est une dépense utile et nécessaire. Sa beauté augmente avec le temps et les taches.
Pour un usage fréquent, se méfier des chevalets en pin ! Leurs prix très attractifs indiquent qu’ils ne sont pas de fidèles compagnons artistiques. Ils ont pour mauvaises habitudes de lâcher à force de manipulations et de déplacements. Les chevalets d’atelier en forme de H eux, sont costauds, durables mais coûteux.
Chaque modèle implique des fonctions différentes, il n’est donc pas rare de constater qu’un artiste peintre en possède plusieurs. Personnellement en 2013, j’en ai 5 avec différentes fonctions et tailles.
1/ Chevalet d’atelier en H
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Structure et stabilité :
- Forme en H : Comme son nom l’indique, il a une forme en H avec une base large et stable, ce qui en fait un choix populaire dans les académies d’art et les ateliers professionnels d’artistes. Appelé aussi chevalet académique.
- Solidité : Robuste et solide, il est généralement fabriqué en bois massif en hêtre ou en chêne. Avec le temps, le bois devient encore plus beau grâce à une finition spéciale avec des huiles naturelles qui maintiennent la matière première «vivante».
- Stabilité supérieure : Convient aux toiles de grande envergure et lourdes grâce à sa stabilité accrue.
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Réglages et flexibilité :
- Réglages multiples : Il offre de nombreux réglages pour la hauteur et l’inclinaison ajustable. Il peut être simple ou double, supporter de lourdes toiles qui montent ou s’abaissent (par mécanisme de crémaillère ou de poulie avec ou ans manivelle). Il peut avoir des roulettes, des freins et même être électrique.
- Capacité de charge : Peut supporter de grandes toiles et permet de travailler sur différents angles et hauteurs.
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Usage principal :
- Atelier : Idéal pour une utilisation en atelier en raison de sa taille et de son poids.
- Moins portable : Pas facile à transporter ou à déplacer fréquemment en raison de son poids. Il est muni généralement de roulettes ou de patins, on peut donc le déplacer aisément dans l’atelier.
- Options supplémentaires : Chevalet à tiroirs, à plateaux, à compartiments
2/ Chevalet d’exposition en A
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Structure et portabilité :
- Forme en A : Il a une structure en forme de lyre ou de A, forme trapézoïdale, offrant une base triangulaire.
- Léger et portable : Plus léger et facile à déplacer, souvent pliable pour un rangement compact. Le chevalet d’exposition est proposé généralement en pin des Landes ou en plastique (plexiglass transparent)
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Réglages et utilisations :
- Réglages simples : Moins de réglages comparé au chevalet en H, mais suffisant pour des travaux de taille moyenne.
- Capacité de charge : Généralement adapté aux toiles de taille petite à moyenne.
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Usage Principal :
- Exposition et démonstration : Souvent utilisé pour des expositions, les vernissages, en décoration et des démonstrations en raison de sa portabilité.
- Ateliers mobiles : Parfait pour les artistes qui travaillent dans de petits ateliers, les écoles, différents lieux ou pour exposer hors de l’atelier.
- Options supplémentaires : A col de cygne (embouts supérieurs latéraux recourbés) ou à tablette (pour ranger quelques accessoires).
3/ Chevalet de plein air
Les chevalets plein air sont des outils indispensables pour les artistes qui aiment peindre en extérieur, capturant la beauté de la nature directement sur la toile.
Conçus pour être légers et portables, ces chevalets sont généralement fabriqués en bois ou en aluminium, ce qui les rend faciles à transporter et à installer dans n’importe quel environnement.
Leur structure souvent pliable permet de les ranger et de les déployer rapidement, tandis que des fonctionnalités comme des pieds télescopiques ajustables assurent une stabilité sur des terrains variés.
Les chevalets plein air sont équipés de supports pour palettes et de compartiments de rangement pour les fournitures artistiques, une solution tout-en-un (en coffret) pour les artistes mobiles.
Que ce soit pour des peintures de paysage, des esquisses urbaines ou des travaux en déplacement, ces chevalets permettent aux artistes de travailler confortablement en plein air, tout en bénéficiant de la flexibilité et de la praticité nécessaires pour réaliser des œuvres d’art directement inspirées par leur environnement naturel.
4/ Chevalet à poser
5/ Les marques de chevalets
Les chevalets Mabef et Jullian sont renommés dans le monde de l’art pour leur qualité supérieure et leur fiabilité.
Fabriqués en Italie, les chevalets Mabef sont réputés pour leur construction en hêtre massif, offrant une robustesse et une durabilité exceptionnelles. Ils sont souvent privilégiés par les artistes professionnels pour leur stabilité et leur capacité à supporter de grandes toiles. Mabef propose une large gamme de chevalets, allant des chevalets d’atelier en H aux chevalets pliants plus portables, chacun conçu avec un souci du détail et une ergonomie optimale.
Les chevalets Jullian, fabriqués en France, sont également très appréciés, notamment pour leur élégance et leur fonctionnalité.
Fondée en 1947, la marque Jullian est célèbre pour ses chevalets de campagne, souvent fabriqués en chêne, qui allient légèreté et robustesse, idéaux pour les artistes en déplacement. Les chevalets d’atelier Jullian sont tout aussi remarquables, offrant des réglages précis et une grande stabilité. Les deux marques partagent une passion pour l’artisanat et l’innovation, faisant de leurs chevalets un choix privilégié pour les artistes à la recherche d’outils fiables et de haute qualité pour leurs créations.
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@Sterckx : Vous trouverez un éventail de chevalets (et de prix) dans les grandes enseignes beaux-arts. Personnellement, je trouve mon bonheur chez le Géant Des Beaux-Arts.
Je désire acheter un chevalet convenable
@Jean : pour les châssis longs, il m’arrive de mettre 2 chevalets côte à côte avec un espace entre. Ça fonctionne très bien. Il faut juste avoir un peu de place pour cette nouvelle mise en oeuvre.
Bonjour. Je découvre vos articles au ton sympathique sur le monde de l’art (ça fait du bien).
En ce qui concerne les chevalets j’aimerais faire appel à votre savoir pratique pour un petit conseil.
Travaillant principalement des grands formats paysage, je me demande si… mettons… 2 m, 2 m 50 de long, si ça peut tenir sur un chevalet, étant donné que la tablette transversale qui supporte la toile excède rarement les 60 cm.
J’imagine un chevalet avec socle en H assez massif, ou bien deux chevalets à lyre de bonne tenue, qui seraient positionnés aux deux extrémités de la toile.
C’est un problème nouveau qui se pose à moi (avant je travaillais au sol), mais j’ai envie de me relever (et la toile aussi).
Merci.
@Jacques : Vous parlez de la crémaillère que certains chevalets possèdent ?
@Kali : L’idéal pour acheter un chevalet (qui coûte un certains prix) et de voir sur place, en boutique. Regarder si le bois est épais, les finitions, son poids. J’ai une préférence pour le Royal Talens (car je connais plus la gamme), surtout celui monté sur roulettes avec manivelle 😉 mon prochain achat
j’ai une question sur les chevalets d’atelier!
Je prévois d’en acheter un “vrai” en H, car celui que j’ai c’est un trapézoïdale premier prix et c’est juste une horreur pour peindre la dessus (manque de stabilité et de possibilités de réglages, bref, je change!)
Pourrais-tu me dire si les chevalets d’ateliers Royal Talens et Lefranc Bourgeois sont des gammes équivalentes en qualité car j’hésite entre ces deux là ^^
Merci!
Comment s’apelle la piece de metal au milieu en metal qui permet de lever la tablette
Merci a l’avance.
@Aurélie CDV : Ça c’est un beau cadeau ! Vivement Noël alors 😉
ça m’intéresse tout ça, car ça sera sûrement sur ma wish list du père noël! 🙂